Le continent des déchets

Coup de projecteur sur un continent trop méconnu mais en pleine expansion : le sixième continent. Un amas gigantesque de déchets au large de la Californie, dont la taille atteindrait 3,5 millions de km2, soit six fois la superficie de la France !
Vous connaissez le sixième continent ? C’est où ça ? C’est vrai, personne ne s’y intéresse vraiment, ni les aventuriers ni les tours opérateurs. Les touristes l’ignorent et les politiques ne risquent pas d’y tenir leur G20… Et pourtant le sixième continent, également surnommé le « pacific trash vortex », existe bel et bien. Un véritable fléau pour la faune et la flore maritimes. Symbole extrême de l’insupportable pollution des océans, il est suivi par les Nations unies et dénoncé par de nombreuses associations et ONG internationales comme Greenpeace et la Surfrider Fondation, depuis plusieurs années. Ce continent oublié de déchets, une lubie d’écolo-activiste ? Que nenni ! En France, même l’association Familles de France va lancer une campagne de sensibilisation sur le sujet dès le 9 mars prochain.
Cette gigantesque plaque de déchets composée essentiellement de matières plastiques (à 75 %), et dont 80 % proviennent des terres, est observée depuis 10 ans par l’Algalita Marine Research Foundation, en particulier par le capitaine Charles Moore qui « découvrit » ce nouveau continent en 1997. Les déchets flottent pendant des années et sous l’effet des courants marins, ils s’accumulent dans deux larges zones du Pacifique est et ouest pour former la « Grande plaque de déchets du Pacifique » (Great pacific garbage patch).
Un monstre dont la taille aurait déjà triplé depuis les années 90 et qui menace plus de 267 espèces marines selon Greenpeace. Un magma de déchets plastiques toxiques bien souvent, semblable à une soupe de plastique, constituée de macro déchets éparses, de minuscules morceaux et de billes utilisées pour fabriquer les objets en plastique. Il atteindrait jusqu’à 30 mètres de profondeur.
Une vidéo pédagogique proposée par la Surfrider Fondation Europe.
Un monstre dont on ne peut déjà plus se débarrasser. Récupérer ces déchets est devenu impossible. Seule alternative possible : l’empêcher de s’étendre en limitant et en traitant les déchets. La lutte contre les déchets marins commence sur la terre ferme.Vaste programme !
A lire aussi sur le sujet :
- L’étude Greenpeace debris-plastiques-et-pollution
- Une nouvelle étude de l’Ademe sur le sujet : « Étude sur la caractérisation et les flux de déchets en milieux aquatiques ». Cette étude contribue à l’amélioration de la connaissance des flux et des stocks de macro-déchets. Elle s’inscrit dans le cadre des travaux du Comité opérationnel « Fonds macro-déchets » (constituant le « Groupe 14 » du Grenelle de la Mer) et des recommandations faites par le groupe de travail sur les déchets en milieux aquatiques du Grenelle de l’environnement.
Ce serait plutôt le septième continent étant donné qu’il en existe déjà 6 : l’Europe, L’Asie, l’Amérique, l’Océanie, l’Afrique et l’Antarctique
Exact, d’ailleurs on parle aussi de 7ème continent pour évoquer le phénomène. Mais ici, c’est le 6ème, à côté du continent européen, américain, africain, océanien, asiatique… le continent plastique !